Atelier Bergson – La réception du bergsonisme au Sénégal : de l’art à la philosophie des sciences – Jeanne Diouma Diouf  – ENS et Zoom 22 novembre 2024

La prochaine séance de l’atelier Bergson aura lieu le 22 novembre 2024 de 10h30-12h30 dans la Salle Pasteur de l’Ecole normale supérieure. Il sera possible de participer en distanciel au séminaire via Zoom. 

Jeanne Diouma Diouf (Université Cheik Anta Diop de Dakar):  La réception du bergsonisme au Sénégal : de l’art a la philosophie des sciences

Chair : Tobias Endres (UMR 8547 – Pays germaniques/Transferts culturels, ENS Paris) et Caterina Zanfi (CNRS/ENS Paris)

Résumé:

Le bergsonisme a eu plusieurs portes d’entrée au Sénégal, et à différentes époques. Cependant la voie la plus royale fut celle ouverte par l’homme d’Etat et poète Léopold Sédar Senghor. De fait, dans un contexte de lutte contre la colonisation, Senghor a trouvé chez Bergson un rempart inébranlable pour la Négritude, c’est-à-dire le courant de pensée formé par l’élite africaine des années 1930, œuvrant pour la valorisation de l’homme noir. Dans sa stratégie décoloniale, en effet, Senghor se propose de valoriser le Nègre en partant de la culture. Pour ce faire, il part du principe que la raison comporte deux fonctions équivalentes : elle est discursive et elle est intuitive.

L’Occident se considère supérieur au peuple noir parce qu’il fait de la raison discursive son apanage depuis l’antiquité. Ses prouesses scientifiques et techniques corroborent cette thèse. Or, soutient Senghor, même si le peuple noir n’a aucun brevet, il exerce la seconde fonction rationnelle que l’on minimise à tort. C’est ce que résume son assertion « L’émotion est nègre et la raison hellène ». Le grand penseur qui a réussi à réhabiliter l’intuition, autrement dit à la hisser au même rang que la raison discursive n’est autre que Bergson. Pour lui, la « grande révolution de 1889 », année de parution de l’Essai des données immédiates de la conscience, ouvre une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité, en particulier dans l’histoire intellectuelle du peuple noir.
Lecteur de Senghor, Souleymane Bachir Diagne s’inscrira dans la trame bergsonienne. Il perçoit vite un rapprochement entre Senghor et le philosophe indien Mohamed Iqbal. Il consacrera plusieurs écrits à cette lecture du bergsonisme postcolonial.

Après Senghor et Diagne, d’autres éminents philosophes des sciences, qui, bien que n’ayant pas consacré d’écrits spécifiques à Bergson, ont introduit directement le bergsonisme dans les amphithéâtres. Il s’agit de Abdoulaye Elimane Kan, ancien étudiant de Jankélévitch à la Sorbonne et Bado Ndoye. Ces deux lecteurs de Bergson ont réussi à initier de nombreuses générations d’étudiants sénégalais à la pensée bergsonienne. Parmi ces étudiants certains, devenus maîtres de Conférences à l’Université Cheikh Anta Diop, continuent de maintenir de flambeau du bergsonisme au Sénégal.

Lien Zoom récurrent pour joindre les différentes séances du séminaire : 
https://cnrs.zoom.us/j/95096060568?pwd=ek43aEpvYmFocGFOejlqc0tKdkd2UT09

ID: 950 9606 0568

Mot de passe : hqxn04

L’Atelier Bergson est un cycle de séminaires organisé par Caterina Zanfi (CNRS/ENS Paris) et Mathilde Tahar (University College London) dans le cadre de l’International Research Network du CNRS « Un chapitre dans l’histoire globale de la philosophie : nouvelles perspectives sur le bergsonisme ».


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Emily Herring (7 novembre 2024). Atelier Bergson – La réception du bergsonisme au Sénégal : de l’art à la philosophie des sciences – Jeanne Diouma Diouf  – ENS et Zoom 22 novembre 2024. Société des amis de Bergson. Consulté le 13 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12n21


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